le 1er PC en 1981

le mien

 En 1981, IBM lançait la révolution du PC le 12 août 1981, IBM lançait une nouvelle machine, "l'IBM 5150", une innovation qui allait donner naissance au marché des "ordinateurs personnels" et entraîner une révolution dont les effets n'ont pas fini de se faire sentir.Vendu au prix indicatif de 1.565 dollars, dans sa boîte beige et avec son écran vert phosphorescent, le PC ("Personal Computer") du géant américain était doté d'une mémoire de 16 kilobytes, soit 50.000 fois moins que les PC actuels. Il s'en vendra un million en quatre ans.

 Ce nouveau produit n'était pourtant pas le premier micro-ordinateur.Avant lui, la création par Intel du premier microprocesseur, l'Intel 4004, avait suscité l'apparition de nombreuses machines en kit pour concurrencer les lourdes machines centrales logées dans des armoires et partagées entre de nombreux utilisateurs qui régnaient jusqu'alors.

 


 Le Micral, lancé en 1972, créé par François Grenelle de l'entreprise française R2E dirigée par André Truong,  revendique ainsi le titre de premier ordinateur personnel de l'histoire.Parallèlement au 5150, IBM réussissait surtout à créer une nouvelle catégorie d'ordinateurs, les "compatibles", c'est-à-dire pouvant fonctionner en réseau avec son PC. Petit à petit, dans les bureaux, l'IBM 5150 remplace les terminaux connectés à un ordinateur central et s'impose face aux autres ordinateurs personnels (l'Apple II, l'Amiga, le TRS80 de Tandy ou le Sinclair).

     

  La réussite d'IBM tenait aussi à son choix de faire appel à des composants du marché, plutôt que de tout fabriquer lui-même, et de les faire fonctionner sous une architecture ouverte, publiée et utilisable par d'autres, de manière à permettre la floraison d'une industrie logicielle indépendante. Le PC d'IBM utilisait ainsi un microprocesseur Intel. Pour son système d'exploitation, IBM, sans comprendre son erreur, fit appel à une petite société dirigée par un étudiant de 25 ans, nommé... Bill Gates.

 Durant la décennie suivante, Microsoft et Intel réussirent à capter l'essentiel des plus-values générée par l'explosion du marché du PC.Aujourd'hui, on estime à plus d'un milliard le nombre de PC en usage dans le monde et il s'en vend 230 millions par an. Les marges bénéficiaires sont très faibles et les fabricants, presque tous chinois ou taïwanais, tentent de compenser par les produits périphériques les ravages de la concurrence.

 La standardisation du PC, qui lui permet d'accueillir toutes sortes de périphériques et d'applications, s'est soldée aussi par une complexité extrême et un manque de sécurité qui lui ont valu des détracteurs. Pourtant, aujourd'hui, des centaines de millions de personnes ne sauraient se passer de leur PC pour travailler mais aussi pour écrire, se connecter à internet, recevoir du courrier, acheter de la musique, retoucher et échanger des photos ou passer des appels téléphoniques gratuitement.

 Depuis 25 ans, la productivité a été dopée par la diffusion des ordinateurs personnels et des millions de gens passent plus de temps avec leur PC qu'avec leur famille. Son avenir n'est pas garanti pour autant. De plus en plus d'outils, comme les téléphones portables dits "intelligents", les lecteurs de DVD portables ou les appareils photo transmettant directement à l'imprimante, permettent de s'en passer.

 La polyvalence du PC reste néanmoins appréciée, d'autant que les derniers ordinateurs portables, de moins de 1,2 kg peuvent être facilement glissés dans un sac et sont de plus en plus simples d'utilisation. Les fabricants n'ont pas fini de méditer la remarque de Bjarne Stroustrup, l'auteur du langage C++: "J'ai toujours rêvé d'un ordinateur qui soit aussi facile à utiliser qu'un téléphone. Mon rêve s'est réalisé: je ne sais plus comment utiliser mon téléphone".